[Réponses au questionnaire du GRAM (www.npg2014.fr)] Afin de mieux faire connaissance avec nos candidats, nous vous proposons de les découvrir au travers de leurs réponses à un petit questionnaire qui, s’il n’est pas proustien, ne nous éclaire pas moins sur leur parcours personnel, leurs convictions et leurs attentes…
– Nathan, bonjour ! Tu te présentes dans le 2ème arrondissement avec Raphaël Debu comme tête de liste. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots sur ton parcours personnel ?
Je suis né à Lyon il y a vingt-deux ans et la seule interruption à ma résidence permanente à Lyon est mon année Erasmus que j’effectue à Hambourg. Je réside dans le 2ème mais j’ai aussi des attaches dans le 7ème, j’ai vécu dans le 3ème et le 6ème, j’ai fait mes années de lycée dans le 5ème et j’ai étudié à la fac dans le 8ème. J’ai donc eu l’occasion de vivre et de connaître la plupart des arrondissements lyonnais. Actuellement inscrit à l’université Jean Moulin, j’étudie le droit de l’Union européenne. J’ai toujours été fortement engagé dans la vie en société : animant des collectifs contre la violence scolaire, fondant un journal lycéen ou plus récemment en exerçant des fonctions de Vice-président étudiant d’Université.
-Tu t’engages aux prochaines municipales sur une liste plurielle ; pourquoi ?
Depuis 2007 je suis militant socialiste et presque depuis aussi longtemps, je considère que les politiques municipales lyonnaises comme la gouvernance ne sont pas en accord avec mes idées. Que ce soit la multiplication des caméras de vidéosurveillance, la timidité si ce n’est la réprobation vis-à-vis du Mariage pour tous, l’inaction contre la montée de l’extrême-droite violente, la vision étriquée de l’écologie, etc. Je suis bien placé pour dire que depuis mes dix ans, Lyon a beaucoup changé, mais j’aimerais que les changements ne soient pas seulement urbains mais concernent aussi le vivre ensemble.
C’est sur ce constat que j’ai participé à la fondation du Groupe de réflexion et d’actions métropolitaines (GRAM) en 2010-2011 aux côtés de Nathalie Perrin-Gilbert et que depuis je me bats pour animer le débat d’idées à l’intérieur de notre agglomération pour montrer qu’une métropole démocratique est possible, qu’on peut placer l’eau en régie publique, que l’éducation doit avoir une place centrale dans nos politiques, et j’en passe.
Pour concrétiser ces idées, il faut animer une alternative citoyenne, écologiste et de gauche lors de ces élections municipales. C’est pour ça que je suis candidat sur les listes Lyon Citoyenne et Solidaire.
-Qu’est-ce que ça veut dire pour toi « être de gauche » aujourd’hui ?
Être de gauche, c’est (re)mettre le vivre ensemble au cœur des politiques publiques. Il s’agit de dire qu’il n’y a pas de fatalité au sentiment de déclassement, à la montée de la haine et au libéralisme économique le plus orthodoxe. Être de gauche, c’est bien sûr se soucier de l’environnement : comment vivre ensemble si nous ne pouvons plus vivre ? L’environnement n’est pas une vague question de réchauffement climatique, les pics de pollution nous démontrent que le laissez-faire peut être dévastateur pour la santé des enfants et des aînés comme des adultes et nous ne serons pas ad vitam aeternam épargnés par les tempêtes qui ravagent nos côtes, dévastent l’Asie et gèlent l’Amérique. Nous vivons toutes et tous sur la même planète qu’il s’agit de protéger si nous voulons nous protéger nous-mêmes.
Donc être de gauche, c’est prendre soin des autres comme de nous-mêmes et ne pas renoncer face à une soi-disant fatalité.
– Comment imagines-tu la ville de Lyon que tu voudrais laisser à tes enfants ou aux générations futures ?
Sans parler (encore) de mes enfants ou des générations futures, j’aimerais déjà pouvoir connaître une ville agréable à vivre et où toutes et tous ont leur place, sans être relégués en banlieue. Une ville où on peut trouver un logement sans avoir à se ruiner. Une ville où la culture n’est pas réservée à de grands événements ou institutions mais soutient également les petites créations et l’art amateur. Une ville qui s’ouvre au monde, pas seulement pour exporter un « modèle », mais aussi pour reconnaître ce qu’il y a de bien ailleurs : régie publique de l’eau à Berlin, péage écologique à Londres, etc. Une ville ouverte aussi dans le sens où on peut circuler partout sans peur d’une agression raciste ou homophobe, dans le sens où elle ne rejette pas les sans-abris et les Roms alors qu’elle a les capacités de les accueillir et de les intégrer sans mettre en péril qui que ce soit. Enfin, une ville sans cesse à l’écoute de ses habitants. Voilà en somme, la ville que je voudrais connaître.
– As-tu des passions, des hobbies, des marottes ?
Ce n’est pas un hobby mais j’adore étudier, découvrir sans cesse des choses est nécessaire pour satisfaire ma grande curiosité. Sinon j’ai fait de l’escrime mais aujourd’hui je pratique surtout de la natation (d’ailleurs on manque cruellement d’un complexe sportif avec piscine en Presqu’île…) et je suis passionné de théâtre et d’opéra.
– Enfin, pour terminer : si du devais te résumer en un proverbe, un aphorisme, une phrase, quel serait-il ?
D’habitude, ce serait « L’homme juste produit la justice hors de lui parce qu’il porte la justice en lui. » (Alain)
Mais vu que 2014 ‘célèbre’ le centenaire de son assassinat, je citerais Jean Jaurès : « Les ténèbres de l’ignorance et de la servitude ne vont pas s’effacer par une lueur éclatante et soudaine mais par une longue série d’aurores incertaines. »